Pérou – 4. Tour du Salkantay

Jeudi 21 août 2008Préparation des sacs à dos puis taxi jusqu’au départ du bus. En fait, le bus part seulement dans l’après-midi alors un type nous propose de nous emmener en voiture pour 80 soles. Raisonnable pour 120 km.Nous arrivons donc à Mollepata à midi, joli petit village pleins de ruelles en pente. Nous mangeons une omelette dans un petit resto local. L’omelette est le seul truc à la carte pourtant les péruviens mangent tous une grosse soupe et du poisson avec du riz. Pourquoi n’y avons-nous pas droit ? Anyway…Nous cherchons un muletier. Rude épreuve. Pas grand monde à part les enfants qui sortent de l’école. Finalement, on tombe sur Claudio alors qu’on cherche la famille Pedrez. Claudio parle Quechua et un peu espagnol. C’est très difficile de se comprendre. On va chez lui tout au bout du village où il prépare sa mule. On négocie 60 soles par jour ainsi que le nombre de jours. Finalement, on part tout de suite pour aller dormir à 2h30 de marche près d’un village. Claudio va marcher 2 jours et demi avec nous et rentrera le jour suivant. Il est très sympathique et on apprend des mots Quechuas. La mule porte l’équivalent de 2 sacs. On a donc un demi sac chacun ce qui est bien agréable.La nuit tombe vite en hiver. Il est 18h30 et il fait noir. Claudio a perdu sa mule. On la cherche pendant une heure dans le noir !Vendredi 22 août 2008Réveillée à 5 h par notre muletier pour on ne sait quelle raison, on se prépare tranquillement en attendant le jour (6h).Nous partons vers 7h30. Luis, la mule, n’avance pas vite mais ce n’est pas grave car c’est une toute petite journée. On avance tranquillement sur un chemin muletier. Vers 10h, on arrive à Collachanca, où notre muletier Claudio a une cabane en pierre et chaume. On le prévient qu’on va faire la pause repas et on repartira vers 12h30. A 12h, il revient pour demander à ce qu’on parte vers 13h. Et là, on se rend compte qu’il est complètement bourré au Pisco. Il manque de tomber à chaque pas, il n’est plus capable de parler en espagnol, il a les yeux révulsés. Du grand n’importe quoi !Il n’arrive même pas à attacher les sacs sur la mule et il s’écroule par terre. On se débrouille pour attacher les sacs grâce à l’aide d’un autre muletier et on repart. Mais Claudio marche vraiment en zigzag. C’est vraiment drôle ! Il tombe encore une autre fois et heureusement, un 4×4 avec des arrieros nous propose de prendre notre chargement et de faire monter Claudio.Claudio, bourréIl nous reste à amener la mule à Soraypampa où nous allons camper. La mule n’avance pas vite et on a tout le temps de préparer notre plan pour renvoyer notre muletier avec 100 soles à la place des 300 prévus.Arrivés à Soraypampa, nous retrouvons effectivement notre muletier toujours paqueté, avec nos sacs. On le renvoie comme prévu. On prend tout notre chargement et on se trouve un autre muletier avec 2 chevaux en quelques minutes.A Soraypampa, le paysage est magnifique. On est dominé par 2 géants de 6000 m, le Humantay et le Salkantay. Magnifique ! Himalayen ! Grandiose !Il fait froid (-9), on mange à 17h30 dans une petite cabane et on va au lit à 19h30. Demain, grand col à 4700 m.Samedi 23 août 2008La nuit a été froide et la tente est gelée ce matin. Ponctuel, notre nouveau muletier arrive avant 7h avec 3 chevaux. Le prix est un peu plus cher que prévu pour 2 chevaux, mais peu importe. Beaucoup de randonneurs et de mules partent en même temps que nous. Nous sommes avec Marcia et Marcello que nous avons rencontrés la veille et avec qui nous partageons le muletier.Le paysage est grandiose, il fait hyper beau. Surplombés par le Salkantay et le Humantay, nous montons tranquillement vers notre col à 4600 m ! Je prends des photos toutes les 10 min. Le Salkantay me parait à chaque fois un peu plus haut (6200 m) et notre sentier longe vraiment la moraine du glacier. Ouah. Quelle montagne !Je monte tranquillement sans m’essouffler malgré l’altitude. Je dois quand même accélérer à la fin pour éviter de me faire doubler par la mule qui porte Marcia. J’aurai trop eu la honte !Au col, entouré par les glaciers et les montagnes immenses, je joue le rôle du maire et je déclare mari et femme Marcia et Marcello. C’est rigolo. Ce sont des brésiliens et Marcia est d’origine japonaise.Nous entamons ensuite une très longue descente dans les nuages. Nous marchons même 2h de plus pour éviter de dormir trop en altitude. Ce soir, il pleuvine, mais on est bien installé sur une table à l’abri. Nous dormons dans le jardin d’une des deux familles du hameau Challhuay. Ils sont très pauvres : minuscule maison de pierre, pas d’électricité, de l’eau froide à l’extérieur, un feu sans poêle à même le sol dans la maison enfumée. Ils ont aussi quelques cochons et poules. Squatter ainsi chez les gens me rappelle les Alpes.J’ai oublié de dire que nous avons quitté les régions arides et sommes maintenant dans la jungle humide avec des tas de plantes entremêlées. Le contraste est saisissant.Ce soir, avant d’aller se coucher, vers 20h, on joue au Tichu, un jeu de cartes chinois que Davy et Séverine adorent.Dimanche 24 août 2008Il fait beau ce matin et nous nous préparons vraiment tranquillement. Nous ne partons qu’à 9h. Le chemin descend dans une gorge sinueuse. En bas, il y a une station thermale précaire : cabane en bois, bain en pierre, douche extérieure. C’est rigolo.Le chemin longe ensuite le torrent pendant 5 h sur la rive gauche. La végétation est extraordinaire. On voit des tas de plantes et de fleurs d’appartement malgré la saison. On a même vu une énorme orchidée et des bananiers.Une cascade se jette de vasque en vasque et nous nous baignons dans l’eau gelée en passant sous la chute.Toute la journée, on se fait doubler par des mules et des muletiers qui descendent très vite pour préparer les repas des touristes.Nous arrivons enfin à La Playa. C’est un village avec un chemin carrossable et l’électricité. Mais on n’est pas rassuré. Ça fait un peu Far West. On dort dans le dernier « camping » avant la sortie du village. On est en fait sur le terrain d’une famille avec un petit resto. Les gamins de la famille viennent nous embêter et touchent à tout. On va essayer de manger au resto ce soir. Pourvu que ce soit mangeable !Lundi 25 août 2008Notre tente était trop prêt du resto-bar : musique jusqu’à minuit ! Pourtant la bouffe était bonne et on a beaucoup joué au Tichu. Ce matin, Séverine est crevée. Nous décidons de prendre la vallée malgré papa qui veut scinder le groupe.Nous descendons donc tous les quatre par le chemin carrossable. La végétation est incroyable : Caféiers, avocatiers, citronniers avec des fruits énormes. Un taxi nous dépose à Santa Teresa puis nous propose de nous amener à la centrale électrique, départ du train vers Aguas Calientes. Le taxi est en fait un minibus car il met tous nos bagages sur le toit et prend plein de monde. La route est chaotique dans la vallée sacrée, vers la gare.Nous mangeons une excellente truite en attendant le train avant d’apprendre qu’il ne part qu’à 16h30. 3h d’attente ou 2h de marche ? On marche ! … sur la voie ferrée parmi des dizaines de touristes. C’est long, lassant, pénible mais le paysage est merveilleux. La vallée sacrée est très encaissée, recouverte de jungle. Sur la montagne autour de laquelle le méandre s’enroule, est perché le Machu Picchu. Mais on ne voit quasiment rien depuis la vallée. 2h30 de marche seront nécessaire pour atteindre Aguas Calientes. On est exténué. Aguas Calientes est une ville qui ne vit que du tourisme du Machu Picchu. On y retrouve par hasard Marcia et Marcello ainsi qu’un couple de belge avec qui nous passons une bonne soirée au resto.Suite du voyage : Macchu Picchu

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