Randonnée dans les Adirondacks

Tout aurait dû bien se passer pour cette première randonnée de 3 jours. On s’est concocté un joli parcours dans les Adirondacks en partant du Golf de Saint Hubert avec une nuit au bivouac de Little Haystack qui nous avait bien plu l’an dernier. Mais …

Nous quittons donc Montréal vendredi soir et arrivons dans les Adirondacks vers 22h. Avec la nuit, nous ne trouvons pas le premier bivouac, pourtant près du parking, et nous campons où nous trouvons de la place. Le lendemain matin, nous sommes surpris à 7h10 dans une position compromettante par un gardien du parc:  » ‘Morning ! « . Heureusement, le gentil gardien, qui n’a pas eu de vacances depuis 20 ans, dit-il, ne veut pas gâcher les nôtres, et nous évitons l’amende de justesse.

Nous parquons notre char au Golf de Saint Hubert et commençons à monter pour finalement se rendre compte qu’on s’est complètement planté de chemin (on a dû prendre la carte à l’envers). Une fois sur le bon chemin, nous faisons une petite boucle facultative de 40 min pour aller vers Roster Comb. Pourtant c’est très bien indiqué d’habitude !

Le panorama à Roster Comb est superbe et les nuages ne nous annoncent que des belles choses.

Après une nuit fort pluvieuse au bivouac de Wolf Jaw, nous décidons de continuer comme prévu vers Little Haystack. La pluie ne s’arrêtera pas pendant 48 heures! La matinée se passe très bien, on est humide mais pas mouillé. Les chutes de Bushnells nous ravissent, on se croirait dans Pocahontas !

Le Lean-to de Bushnells est parfait pour passer un lunch au sec. Il fait alors 5 degrés et il pleut toujours.

L’après midi, nous continuons notre montée sous la pluie, lorsqu’au panneau indiquant la zone de  » haute montagne « , tout se gâte !

Une heure de montée dans la boue, la neige et les rochers. Nos pieds sont très vite trempés et tout le reste aussi d’ailleurs. Mais on trouve ça super marrant ! Quelques mètres plus haut, la pluie se transforme en neige. A 16h30, nous devons arriver au bivouac de Little Haystack mais faute de le trouver, on plante la tente à toutes vitesse au milieu du chemin.

On décide de faire du thé, et là, on réalise l’ampleur de la catastrophe: toutes nos allumettes sont mortes, les duvets sont mouillés et nous, on est gelé ! Sachant qu’il faisait 5 degrés à midi, 500 mètres plus bas, et qu’ici il neige, on a vraiment les boules !!! Il faut redescendre au plus vite. Un coup d’œil à la carte pour trouver un itinéraire de secours, nous apprend qu’il y a plus de 4 heures de descente jusqu’à la première route, toujours sous la pluie, et qu’il faudra repasser le difficile passage enneigé.

A 17h30, après avoir fourré la tente dégueulasse et trempée en boule dans le sac, et grignoter un peu, on repart. On doit remettre les chaussettes et les chaussures froides et trempées, c’est atroce ! Nous passons difficilement le couloir enneigé, les sacs se font lourds et on s’efforce de se raconter des histoires pour garder le moral. Le crépuscule crée pleins d’ombres qui font peur à Solenne. Elle vérifie sans cesse si les ours pointent leur nez. Plus bas, il nous faut retraverser le torrent Johns. Mais le niveau et le courant ont fortement augmenté, nous ne pouvons plus passer au même endroit. L’adrénaline nous aide à faire un sacré bon un peu plus bas !

A la nuit, on arrive enfin au Johns Brooke lodge (à 1h30 de la route) qui par miracle est ouvert. Après discussion, le gardien décide de nous installer à Grace Camp, 1 km plus bas. Cerise sur le gâteau: le chauffage ne s’allume pas. Les 2 feux de la gazinière nous réchaufferont suffisamment pour passer une bonne nuit. Nous repartons le lendemain matin un peu moins humide mais les pieds toujours trempés. 2 heures après, nous sommes au village de Keene Valley et un gentil américain nous prend en stop jusqu’à notre voiture. Et là, pour bien finir, nous n’avons plus de batterie ! Un troisième gentil garde du parc nous aide à nouveau.

C’est incroyable ce qu’il peut arriver dans de si petites montagnes (1600 mètres maximum). Mais la saison est très peu avancée et le mauvais temps à permis à la neige de tenir au dessus de 1200 m. Nos résolutions sont prises: il nous faut des panchos, des chaussures imperméabilisées et un briquet !