Traversée de la Charlevoix en ski de rando

Première randonnée en ski de fond hors piste. Nous louons nos skis de rando (des Salomon de 8 mm avec quarts) chez MEC et partons à 4 avec Matthieu et Morgan.

Il n’y a pas de neige, ni à Montréal, ni à Québec et nous sommes très inquiets.

Le voyage

Après un très long voyage à cause des pluies verglaçantes, nous arrivons enfin à St-Urbain (près de Baie-St-Paul). C’est là que nous faisons connaissance avec l’équipe de la Traversée de Charlevoix qui vont faire le portage des bagages de chalets en chalets.

Ils nous expliquent le chemin pour aller déposer la voiture de Matthieu et Morgan à l’arrivée. Le plan dessiné par le gars est vraiment comique. C’est incompréhensible : tout est à l’envers ! Il faut regarder la moitié du plan dans un miroir pour comprendre s’il faut tourner à droite ou à gauche. Grâce au guide de la route, nous arrivons quand même à destination et laissons la voiture dans un chemin complètement enneigé en espérant qu’on arrive à repartir avec, 3 jours après.

Première journée : 4 km

Vers 16h30, nous partons enfin sur les skis vers le chalet l’Ecureuil. Il fait déjà nuit et nous faisons rapidement les 4 km sur un largeur chemin tracé au skidoo. C’est le moment de s’habituer à nos skis et de vérifier que personne n’a mal au pied avant la dure journée du lendemain. Le chalet est très sympa, nos affaires sont déjà là, le feu est allumé dans le poël. Nous dégustons les spaggettis bolognaise de Morgan avec appétit. Cette première journée était plus fatiguante par le long trajet en voiture que par le ski.

Deuxième journée : 16 km

Le lendemain matin, le temps est un peu couvert mais nous admirons le lever du soleil qui rougit les nuages entre les montagnes de la Charlevoix. Nous mettons beaucoup de temps pour nous préparer. Mais c’est normal, c’est le premier départ le matin et il y a beaucoup de choses à penser : faire les sandwichs pour le midi, préparer les petits sac à dos pour la journée et laisser les grands sacs pour le skidoo qui va venir les chercher.

Dès les premiers mètres, tout est différent de la veille : nous empruntons un petit sentier sinueux à travers la forêt. C’est très vallonné et la première descente est déjà le spectacle de belles gamelles. Il faut se rendre à l’évidence : nous devons mettre les peaux de phoques si on veut espérer avancer. Et nous voilà tous en train de coller ces longs rubans adhésifs sous les skis en espérant vainement que cela tienne toute la journée. Avec nos peaux de phoques, tout va mieux. Les montées sont faciles puisque l’adhérence est totale et les descentes beaucoup rapides. C’est vraiment impressionnant de voir à quel point l’adhérence est parfaite. Jamais nos skis ne glisseront vers l’arrière, même dans les montée les plus raides. Toute la journée, les côtes et les descentes raides se succèdent. Le sentier est très difficile, il y a beaucoup de roche et le manque de neige (moins de 30 cm) les faire ressortir. Nous voyons tous la neige de trop près trop souvent et les filles sont déjà tannée de tomber à midi. Morgan a les mitaines trempées.

La pause midi n’est pas vraiment agréable. Nous voyons sur la carte que nous avons pris du retard et que nous n’arriverons sûrement pas avant la nuit si le chemin est toujours aussi difficile. Nous sommes en effet les premiers à passer et faire la trace ralentit notre progression. Mais nous faisons aussi beaucoup trop de chutes. Nous nous refroidissons vite en mangeant et ce n’est pas la petite soupe pas assez chaude qui nous aide. Il nous faut vite repartir.

Un peu plus tard dans l’après-midi, voyant que le chemin est moins vallonné, Solenne et moi décidons d’enlever les peaux de phoques. C’est un soulagement, car c’était vraiment pénible de toujours devoir recoller les bouts des peaux. Malheureusement Solenne doit être trop fatiguée car elle est incapable de skier sans les peaux. Les skis glissent beaucoup trop et nous devons remettre les peaux de phoques sous ces skis. J’utilise alors mon opinel pour gratter la partie adhésive. En enlevant ainsi la neige collée et l’humidité, les peaux collent à nouveau sous les skis. Miracle ! Nous faisons alors la même opération sur tous les skis et repartons. Je suis le seul à ne plus avoir les peaux de phoques et j’ai bien l’impression que je me fatigue plus. J’aurai pourtant pensé avancer plus vite mais ce n’est pas le cas car le chemin est trop accidenté.

Que c’est long ! Ça n’en finit pas.