N’oubliez pas Haïti !
Haïti, par Solenne Brouard Gaillot
Qui en France connait (bien) Haïti ? Trop peu de monde. Comme bon nombre des colonies que la France a perdues, on n’en parle pas, ni dans les familles ni dans les livres d’histoire, ce qui fait que les jeunes générations n’ont souvent aucune idée de ce qui s’est passé. Il existe en France une sorte de tabou au sujet de la décolonisation. La guerre d’Algérie en est le meilleur exemple, mais c’est vrai aussi pour Haïti entre autres.
J’attire votre attention sur Haïti parce qu’ici à Montréal nous avons des amis haïtiens qui nous ont aidé à nous rendre compte du problème. De plus, comme vous le savez le 12 janvier 2010, Haïti a été frappé par un terrible tremblement de terre alors N’oubliez pas Haïti !
Comme Haïti est-elle passé du statut de colonie française à la première république noire du monde ?
Pour résumé très succinctement, Christophe Colomb débarque le 5 décembre 1492 sur cette île qu’il nomme Hispaniola bien que les indigènes la nommaient de trois façons : Ayiti, Quisqueya et Bohio. Pendant trois siècles la France et l’Espagne se bataillent cette île riche en or.
A l’époque de la révolution Français, grâce au travail des nombreux esclaves africains déportés, l’île, rebaptisée au passage Saint-Domingue, était devenue la colonie française la plus riche de toute l’Amérique d’où son nom de Perle des Antilles. En 1804, les esclaves se révoltent et, sous le commandement de Toussaint Louverture, ils chassent les troupes napoléoniennes pour proclamer l’indépendance d’Haïti. La première république noire du monde est née ! Cependant le roi de France, Charles X, n’accepte de reconnaître cet état de fait que contre une indemnité de 150 millions de francs-or.
Cette dette, à l’origine du déséquilibre financier haïtien, est un des éléments qui font que l’île n’a jamais réellement trouvé de stabilité politique. Pour cette raison, dans les années 60 et 70 de nombreux Haïtiens s’exilèrent, notamment aux États-Unis et au Canada.
En conclusion, la France a sa part de responsabilité dans le désastre haïtien. Il serait donc bon qu’elle assume sa responsabilité en contribuant à la reconstruction après le séisme (Don à la croix rouge pour Haïti + la conférence de Montréal). Il serait aussi positif que l’on parle un peu plus en France des guerres de décolonisations.
