Sentier des Appalaches – Parc de la Gaspésie

Une magnifique rando de 6 jours dans les Monts Chic-Chocs où nous avons observé des caribous ! Beaucoup de lacs et de forêts évidemment, mais également de splendides vues sur la mer depuis les sommets les plus dénudés.

Le 18 juillet 2005 – Jour 1 – Pic de l’Aube

De Le Huard (570 m) au Camping le Saule (820 m)

Temps de marche 4 h 45
Distance 12.1 km
Dénivelé montant 855 m
Dénivelé descendant 605 m
Sommets Mont Arthur Allen (980 m), Mont du Blizzard (970 m), Pic de l’Aube (920 m)

[Nicolas] A partir du gîte du Mont Albert, deux heures de chemins forestiers avec la navette de la Sepaq nous mènent au gîte du Huard. C’est le départ de notre rando. Dans la navette, nous sommes à nouveau surpris par l’aspect pachydermique des sacs à dos des randonneurs québécois. Le poids doit être intense !

Nous débutons la rando sur un large chemin qui borde le lac Thibault. Celui-ci étend ses tentacules qui se perdent entre les collines de sapins. Le chemin devient ensuite un petit sentier en forêt presque recouvert de végétation. Ça commence à monter et on ne voit plus rien parmi les arbres et les sapins. Enfin, un peu avant midi, nous arrivons à un belvédère avec un banc. L’endroit idéal pour notre pique-nique. Nous dominons le lac Thibault et les collines environnantes. Splendide paysage ! Je fais un petit calcul en regardant le paysage : Chaque mètre carré compte environ 4 arbres. Ils sont en effet assez petits et très serrés ! En face de nous, nous voyons facilement 100 km2 de forêt, ce qui fait 400 millions d’arbres !

Solenne se rend compte qu’elle a perdu un des verres de ses lunettes. Heureusement que nous passerons beaucoup de temps dans la forêt et qu’elle n’a pas les yeux sensibles.

L’après-midi, nous marchons sur une crête entre le Mont Arthur-Allen et le Mont du Blizzard. Le paysage est grandiose. On voit la mer ! On voit des centaines de kilomètres de forêt, Saint Anne des Monts et les champs d’éoliennes de Cap-Chat. On ne s’attendait pas à voir la mer dès la première journée ! Enfin, on s’entend, c’est le fleuve bien sûr, mais large de plus de cent kilomètres.

Peu avant le camping, je propose à Solenne de ne pas monter au Pic de l’Aube sur la gauche (à 0.7 km) en pensant que nous aurions exactement la même vue. Mais en cherchant le ruisseau près du camping, un couple de connaisseurs nous convainc qu’il faut absolument y aller. « C’est la plus belle vue du Massif ! ». Et en effet nous allons assister à un merveilleux coucher de soleil après notre toilette au ruisseau et notre souper déshydraté. Moins de 30 min de montée facile pour un spectacle grandiose. Une vue à couper le souffle sur le Pic du Brûlé, le Mont Albert, la mer… Après une heure à admirer le paysage, le soleil vient se coucher dans le Saint-Laurent, faisant rougeoyer les petits nuages effilochés. En amoureux, blottis l’un contre l’autre pour lutter contre le vent et le froid, nous regardons l’astre rouge disparaître lentement à l’horizon, puis nous regagnons notre tente.

Solenne a eu froid cette nuit et nous prenons des leçons pour la traversée des Alpes. On n’arrête pas de penser à ce qu’on va apporter ou ne pas apporter pour les Alpes.

Le 19 juillet 2005 – jour 2 – Pic du Brûlé

De Camping le Saule (820 m) au Camping Lac-Cascapédia (500 m)

Temps de marche 5 h 15
Distance 18.2 km
Dénivelé montant 1120 m
Dénivelé descendant 1440 m
Sommets Pic du Brûlé (790 m), Mont Ernest-Ménard (850 m)

Une magnifique journée commence. Dès les premiers kilomètres, nous passons près de plusieurs petits lacs enfoncés dans la forêt. Je pense réellement voir des biches ou des orignaux car nous voyons en permanence les traces impressionnantes de ces animaux. Il y a aussi beaucoup de crottin. Malheureusement, ce n’est pas encore aujourd’hui qu’on verra la queue d’une biche. Le sentier emprunte une partie des chemins de rando d’hiver. Celui-ci coupe à travers les lacs, passe sur le lit des ruisseaux. Parfois, il descend assez raide et je me dis qu’avec des skis, ce ne doit pas être très facile.

Nous continuons notre rando et atteignons le Pic du Brûlé d’où la vue est splendide. Nous voyons des falaises proche du campement de la veille, perdues dans l’immense forêt. Au loin, on aperçoit encore le bleu de la mer et quelques villages au creux des collines de sapins. Il n’est que 11h15 alors on décide de descendre vers le lac Gouache pour se baigner et manger. Cela nous rallongera seulement d’une heure mais la journée n’est pas longue.

L’eau du lac est chaude et on n’a aucun mal à rentre dedans et à nager. Solenne a peur de toucher des poissons, ou plutôt que les poissons la frôlent ! Mdr !!!

Nous dînons face au lac, à l’ombre et dans l’herbe. C’est très plaisant et Solenne photographie l’accouplement des libellules bleues.

Nous remontons ensuite au Pic du Brûlé pour faire la crête vers le Mont Ernest-Ménard. Les points de vues sur la mer sont très fréquents. Ça vaut vraiment le coup. Nous rencontrons pas mal de gens cette fois car le camping du lac Cascapédia n’est pas loin et il est accessible en voiture. Nous y dormons d’ailleurs ce soir, sur un emplacement immense avec des gravillons sur lesquels nous devons dormir. Nos petits matelas n’adoucissent que le minimum. Mais Solenne préfère ça à la plateforme en vois de la veille qui était trop dure.

Au lac Cascapédia, nous retrouvons le ravitaillement qu’on avait laissé deux jours auparavant. On refait ainsi le plein de nos sacs pour les deux prochains jours. Le lac est grandiose, les gens font du canot mais notre emplacement de camping n’offre pas la vue sur le lac. Dommage.

Le 20 juillet 2005 – Jour 3 – Petite journée

De Camping Lac-Cascapédia (500 m) au Camping de la Fougère (750 m)

Temps de marche 3 h 45
Distance 12.9 km
Dénivelé montant 875 m
Dénivelé descendant 614 m
Sommets Mont Ells (1000 m), Pic du Milieu (950 m)

Ce matin, nous plions rapidement la tente pour aller prendre notre petit déjeuner auprès du lac. Il y a des bancs et des tables et c’est très agréable de déjeuner face au lac plutôt que sur notre emplacement de gravelles. Je fais un petit tour sur l’eau avec une barque qui est sur la plage et Soso prend des tas de photos.

Nous partons ensuite pour une monter d’une heure et demie dans la forêt jusqu’au lac Alain Potvin puis jusqu’au Mont Ells. Du Mont Ells, nous voyons le lac Cascapédia tout en longueur (il fait quatre kilomètres de long). « Cascapédia » vient du mot Micmac qui signifie « large rivière » ou « lac allongé ». Un peu plus loin sur la crête, nous atteignons les Mont du Milieu. Il est exactement entre le Mont Logan à l’Ouest et le Mont Jacques-Cartier à l’Est. Il y a même un tube dans lequel on peut regarder d’un côté ou de l’autre pour voir les sommets en question.

Il fait encore très beau aujourd’hui et finalement, nous sommes bien content de marcher dans la forêt. On décide d’aller manger au lac Haymard près du refuge de la Paruline. Encore un joli lac de forêt et je me baigne un bon moment avant de manger. Solenne n’a pas envie de se mettre à l’eau. Au refuge de la Paruline, nous rencontrons à nouveau les deux québécois ultra chargé qui font les mêmes étapes que nous. Ils nous surprennent encore en faisant une omelette déshydratées dans une poêle spécialement anti-adhésive avec du beurre, du sel, du poivre …

Nous lisons un petit document sur le parc de la Gaspésie où nous apprenons que l’on peut voir des tas de caribous sur le Mont Albert. La décision est prise de se lever à l’Aube le lendemain matin. En Gaspésie, le soleil se lève à 4h30 !

L’après-midi est très cool, il reste une heure de marche sur terrain plat. Nous passons la fin de l’après-midi près du lac Manni où se situe le camping de la Fougère. Je me baigne à nouveau et nage jusqu’à une petite île. Nous mangeons et jouons aux morpions et à puissance 4 avec des feuilles avant de regagner notre tente sur sa plateforme de bois.

Le 21 juillet 2005 – Jour 4 – Mont Albert

De Camping de la Fougère (750 m) au
Camping du Gîte du Mont-Albert (210 m)

Temps de marche 5 h 45
Distance 15.5 km
Dénivelé montant 860 m
Dénivelé descendant 1400 m
Sommets Mont Albert (1000 m)

Ce matin, nous partons à 5h20. Le jour est déjà levé depuis une heure et dans deux heures, nous serons sur le plateau du Mont Albert. Nous espérons réellement voir des caribous des bois. Une espèce en voie de disparition dans les forêts d’Amérique du Nord mais encore présente sur le Mont Albert et le Mont Jacques-Cartier.

La journée s’annonce nuageuse et peut-être même pluvieuse. Le plateau du Mont Albert est très étrange. Des kilomètres de steppe sur de la pierre rouge orangée, la serpentine. Il est très rare de trouver de la serpentine à ces latitudes et à cette altitude (1000 mètres). C’est la pierre du Nunavut. Sur le Mont Albert, des espèces de plantes qu’on ne voit nul par ailleurs sont favorisées. La forêt ne pousse plus alors qu’elle recouvre les autres sommets de 1000 mètres.

Nous marchons sur le plateau en scrutant l’horizon à la recherche de caribous. Il y a beaucoup de vent. Le plateau est une zone du parc ultra protégée pour les caribous et les plantes rares. Le chemin ne traverse pas le plateau dans son intégralité, mais descend vers le vallon du ruisseau du diable avant de remonter plus loin sur le plateau vers l’abri des Rabougris. Tout de même 200 mètres de descente et de remontée dans un chemin désastreux. Autant les chemins en forêts sont superbement entretenus avec des planches dans les passages boueux, autant les chemins dans les cailloux, les pierriers et les pentes raides sont laissés à l’abandon.

Dans la descente, Solenne chute. Son pied heurte une racine qui dépasse, son bâton se coince dans la terre molle et elle atterrit les mains et la tête en avant. Bilan : La lèvre inférieure largement coupée dans la bouche, la main écorchée et les deux genoux égratignés. La lèvre saigne beaucoup, il y a des gouttes de sang sur les cailloux que les prochains randonneurs verront avec inquiétude. Plus de peur que de mal tout de même, mais beaucoup de rage contre la Sepaq avec ce chemin dont l’itinéraire est mauvais (200 mètres de dénivelé pour rien) et dont l’état est déplorable. Solenne laissera une notre à la Sepaq en arrivant.

Nous repartons, mais la pluie menace et toujours pas de caribous sur le plateau. A l’abri du Rabougris, nous retrouvons trois français qui étaient au camping de la Fougère. Quinze minutes devant nous, ils ont vu des caribous ! Nous gardons espoir pour le Mont Jacques Cartier.

On redescend avec tout l’équipement de pluie. Une longue descente vers le Gîte du Mont Albert pendant laquelle il ne pleut finalement pas.

La voiture est au parking et nous retournons au grand camping du Mont Albert, mais la rando n’est pas finie. Demain matin, nous allons en voiture sur sept kilomètres et nous montons au Mont Jacques-Cartier. C’est un peu le système d’une course en montagne : marche d’approche, bivouac, sommet et descente complète le lendemain.

Le 22 juillet 2005 – Jour 5 – Mont Xalibu

De Parking du Lac aux Américains (600 m) au Camping La Camarine (1050 m)

Temps de marche 2 h 45
Distance 8 km
Dénivelé montant 910 m
Dénivelé descendant 460 m
Sommets Mont Xalibu (1140 m)

Après une grasse matinée bien méritée (levé 8 heures), nous allons voir la chute Sainte-Anne. C’est une jolie chute coupée en deux par une grosse pierre en basalte. Nicolas ne peut pas s’empêcher d’aller jouer dans l’eau. Il a commencé par se balader sur les rochers, puis ayant trouver des battons, il met les pieds dans l’eau. Il n’en faut pas plus pour le décider à traverser le torrent à pied. Ce qu’il fait n’ayant cure de mes protestations avant la passerelle aux eaux vives. Mise devant le fait accompli, je prends le héro en photo.

Nous partons pour notre rando vers 13h45, après une courte mais fort désagréable péripétie avec ma poche d’eau. Le lac aux Américains nous surprend agréablement. C’est un lac dans un cirque glaciaire et nous voyons le Mont Xalibu qui le domine.

La montée vers le Mont Xalibu (mot Micmac pour désigner les caribous) est assez intense. Nous sommes encore en pleine forêt et il n’y a que de rares points de vue. Par contre, la forêt offre le gros avantage de la fraîcheur parce que le soleil tape très fort cet après-midi.

En arrivant sur le Mont Xalibu nous émergeons brutalement de la forêt et une formidable vue jusqu’à la mer s’offre à nous. Génial !

A peine quelques mètres plus loin, nous recroisons le couple de québécois avec qui nous avions cheminé quelques jours auparavant. Ils en profitent pour nous donner des portes clef avec l’adresse de leur site internet. Trop sympa.

Le sommet du Mont Xalibu est un immense pierrier. Ces pierres se sont formées par fragmentation à cause du gel. Nous avons une excellent vu à 360° et il n’y a pas de sapin. C’est le meilleur belvédère que nous avons eu dans les Mont Chic-Chocs. De plus le relief que nous observons ici est beaucoup plus découpé qu’ailleurs. Nous reconnaissons facilement le Pic du Brûlé et le plateau du Mont Albert à l’Ouest et le Mont Jacques-Cartier à l’Est.

Nous arrivons enfin à l’air de camping de la Camarine. Comme d’habitude c’est plutôt loin du lac au grand désespoir de Nico. Par ailleurs, il y a tellement de bibittes que nous entendons un perpétuel bourdonnement. Du coup, nous mangeons à l’intérieur de la tente. La toile de dessous fait formidablement bien office de moustiquaire. Nico s’amuse à éjecter d’une pichenette les moustiques qui se posent sur la toile ! mdr !!! Ce soir nous mangeons un énorme couscous déshydraté qui est plutôt bon. Cool !

A la demande express de Nico je précise que ma lèvre va mieux. C’est moins gonflé et ça cicatrise vite.

Nous espérons voir des caribous sur le Mont Jacques-Cartier. Toutes les personnes que nous avons croisées en ont vus et nous en ont fait des descriptions qui font rêver. Mais pour en voir, il faut que le beau temps se maintienne et ce n’est pas gagné…

Pour prédire le temps qu’il fera Nicolas se fie à son altimètre. Quand nous restons à la même altitude et que l’altimètre descend, cela signifie qu’il va faire beau. Et inversement. Cependant l’altimètre varie souvent dans des sens peu logiques. Ça monte et ça descend à peu près comme une grenouille sur son échelle dans un bocal. J’ai donc surnommé l’altimètre de Nico « la grenouille ». C’est à peu près aussi fiable d’après moi, ce que conteste formellement Nico.

Le 23 juillet 2005 – Jour 6 – Les Caribous

De Camping La Camarine (1050 m) au Parking du Lac aux Américains (600 m)

Temps de marche 5 h 45
Distance 18.2 km
Dénivelé montant 640 m
Dénivelé descendant 1090 m
Sommets Mont Jacques, Mont Xalibu (1140 m)

Ce matin, on se lève tôt pour aller au Mont Jacques-Cartier. On replie rapidement nos affaires mais on laisse tout sur place parce que nous faisons un aller-retour au Mont Jacques-Cartier avant de redescendre au lac aux Américains où la voiture nous attend. Nico prend seulement mon sac à dos avec de l’eau et nos laines polaires. Nous voilà partis.

Nous montons rapidement fans la forêt. C’est facile, il y a pas mal de planches et on est légers. On passe juste à côté du sommet du Mont Comte, il y a un petit lac bizarre puis il nous reste le Mont Jacques-Cartier à gravir. Depuis que nous sommes partis, nous n’avons même pas vu un petit bout de la queue d’un caribou. On commence à se demander si on va en voir. Surtout que le temps est menaçant. Je me dis que quand il pleut, les caribous restent peut-être cachés dans la forêt. Surtout que les caribous du Mont Jacques-Cartier sont des caribous des bois, contrairement à ceux du Nunavut.

On commence à gravir le Mont Jacques-Cartier. Le bas est couvert de forêt et on y voit pleins de traces de caribous (plus larges et les ongles plus écartés que les traces d’orignaux). Puis la montée se poursuit dans un pierrier. Le chemin est hyper indiqué par de gros cairns d’un mètre de hauteur qui servent aussi à se cacher derrière quand on voit des caribous. Mais pour le moment, rien…

On continue à grimper. Ça monte fort, c’est dur. Les pierres roulent sous mes pieds. Je regarde mes chaussures. Quelques mètres derrière moi, Nico m’appelle d’un sifflement, puis me fait un signe de tête vers la droite. Alléluia ! Deux caribous gravissent le Mont Jacques-Cartier parallèlement à nous, à environ cinquante mètres de nous. Ils sont uniformément bruns avec de petits bois. Je m’arrête net et les regarde attentivement puis je recule un peu pour me cacher derrière un cairn. On nous a dit par la suite que les caribous ne distinguent pas les couleurs mais sont sensibles au mouvement et à l’odeur. Comme le vent vient directement des caribous vers nous, et que je suis cachée derrière un cairn, ils ne nous ont peut-être pas repérés.

Nico essaye de s’approcher un peu pour faire des photos. Ça n’a pas l’air de les déranger du tout. Ils continuent leur ascension sans modifier leur trajectoire. Alors nous aussi nous continuons d’avancer, de cairn en cairn.

Une fois au sommet, les caribous se séparent. L’un va à l’Est du Mont Jacques-Cartier sur un petit sommet arrondi voisin. L’autre va vers le Nord, dans une plaine vers le Mont des Baleines. Nous, nous montons dans la tour d’observation du Mont Jacques-Cartier. On mange un peu. On enlève les GoreTex puis on les remet pour aller sur le balcon qui fait le tour de la tour. On observe partout dans l’espoir de voir d’autres caribous, mais non…

Nous sommes absolument seuls dans la tour. Vers 10h30, on se dit qu’on va bientôt redescendre, quand on remarque un caribou dans la plaine vers le Mont des Baleines.

Celui là a de long bois très fins. Il est très beau. Soudain à gauche un petit caribou beige clair à tâches blanches apparaît ! Quelle surprise !!! On décide de descendre de la tour pour les voir de plus près. On s’approche en essayant de faire le moins de bruit possible. Par chance, le vent nous est toujours favorable. A environ cent mètres des animaux, je dis à Nico de s’approcher seul. Je vais rester derrière un des très nombreux cairns. Seul, il a moins de chance de se faire repérer que si on est deux. Il s’approche à environ cinquante mètres des animaux. Le plus grand s’arrête et regarde Nico et le jeune caribou. Ce dernier n’est pas apeuré du tout. Il se laisse bien photographier. Puis il s’éloigne un peu de Nico. Le vieux caribou avec les grands bois semble rassuré et il s’éloigne à son tour.

Nico a fait des photos formidables ! On est absolument ravis ! On redescend du Mont Jacques-Cartier en discutant de nos observations. Il se met à pleuvoir mais on s’en fout ! Après trois ans au Québec, on a enfin vu des caribous !!!

On arrive à notre campement, il pleut. On récupère nos affaire et on va manger dans le refuge du Tétras, cinq cents mètres plus loin. On rencontre des finlandais – qui parlent très mal anglais d’ailleurs, contrairement aux idées reçues. On leur raconte notre rencontre. Nos affaires sont un peu plus sèches, on peut repartir. 2h30 de descente c’est long, surtout qu’il n’y a rien qu bout. La rando se termine. Mais on a vu des caribous, on est super contents de finir sur cette note si positive !

A bientôt !