Parc de Gesaüse à l’automne

Etape 102 : Liezen – Jagdhütte

Mardi 18 septembre 2007 – Solenne

Il pleut (encore) mais ca a au moins l’avantage de nous permettre d’observer une salamandre. Certaines personnes pretent des pouvoir magiques à ce petit animal, alors on va dire qu’elle va nous porter chance pour nos 3 dernières semaines de rando.

Et ca marche ! Ce soir, en arrivant à la Jagdhütte (littéralement, le refuge de chasse), nous sommes trempés et nous avons froid. Il fait 6° ! La Hütte est fermée à clé, mais on arrive à ouvrir une fenetre. Nous pouvons nous glisser entre les barreaux. On tergiverse 3/4 d`heure, pour savoir si on rentre ou pas. Pendant ce temps, la pluie continue de tomber et on a froid. Allez ! On tente le coup ! On rentre ! Pourvu que personne ne vienne ! On met quand meme un petit mot sur la porte pour s’excuser au cas où…

Etape 103 : Jagdhütte – Admont

Mercredi 19 septembre 2007 – Solenne

Finalement, tout s’est bien passé. Nous avons passé une soirée bien au chaud. Nous avons quand meme fini la nuit sous la tente car Nico avait trop peur de se faire surprendre au matin. Mais pas un chasseur n’a pointé le bout de son fusil ! Ce matin, nous descendons à Admont en traversant la foret. Les arbres prennent une jolie coloration dorée. On se croirait au Québec.

A Admont, il y a une ancienne bibliothèque dans un couvent franciscain. Elle est gigantesque et recelle 150.000 ouvrages dont des codex du VIIIe siècle. De vrais trésors ! En pleus, la bibliothèque en elle-meme est superbe. Quelle chance on a eu de passer là et de pouvoir la visiter. Il n’y a pas de photos car c’est interdit.

Etape 104 : Admont – Huberalm

Jeudi 20 septembre 2007 – Nicolas

C’est avec un grand bonheur que nous retrouvons la montagne par cette belle journée d’automne. Je veux dire la vraie montagne ! La météo nous annonce au moins 4 jours de beau temps et des températures en hausse. Cette nuit, il a fait 4° à 600m et ce soir, il fait 9° à 1100m. La soupe chaude est la bienvenue.

Mais revenons à ce matin. Nous retrouvons en effet la montagne et ses superbes paysages. Finis les routes et les chemins forestiers trop larges et trop plats. Nous montons aujourd’hui 1200m de dénivellé. Les sommets que nous cotoyons sont seulement à 2300m mais ils emmergent de la foret (un peu comme dans les Dolomites), et la neige dessus les fait paraitre plus hauts. C’est sublime ! Nous sommes dans le parc Gesaüse (à prononcer Gué-soeil-se). Les forets se colorent en jaune et orange. Solenne adore ! Elle veut prendre tous les arbres en photo.

La fin approche et on y pense beaucoup. Il reste moins de 80 heures de marche (une quinzaine de jours). C’est incroyable ! Depuis notre repos à Graz, je n’ai plus mal au pied.

La soupe est chaude et je me refroidis à écrire. Je vais faire des abdos pour me réchauffer.

Etape 105 : Huberalm – Hartelsgrabenhütte

Vendredi 21 septembre 2007 – Solenne

Aujourd’hui, nous montons 1100m de dénivelé. Après toutes ces journées dans la vallée, nous sommes contents de retrouver de belles vues parnoramiques, en particulier au col Sulzkarhund à 1800m. Sur notre chemin, il n’y a quasiment pas de neige et je suis bien contente ! La foret continue de prendre de superbes teintes automnales. Nous observons qu’en altitude, meme les mélèzes commencent à virer au jaune. C’est beau !

Ce soir, nous dormons à nouveau dans une Jagdhütte, mais celle-ci a une petite pièce ouverte séparée de la maison. On est bien au chaud ici parce que dehors, dès que le soleil se couche, les températures descendent vite.

Etape 106 : Hartelsgrabenhütte – Radmer

Samedi 22 septembre 2007 – Solenne

Nous partons tot car nous devons etre à Radmer avant midi pour faire les courses. Les épiceries ferment à midi en général le samedi. Nous montons donc de bon matin dans la foret. Autour de nous, des dizaines de cerfs brament à n’en plus finir. Déjà cette nuit et celle d’avant, nous les entendions, mais au début, nous n’avions pas reconnu le brame, car c’est vraiment un bruit bizarre. Ca ressemble un peu à un grincement de porte. Au début, on a meme cru que c’était des tronconneuses.

Nous arrivons comme prévu au pied du Lugauer à 10h. Maintenant, il faut descendre, et là, c’est plus compliqué que prévu. D’abord, on traverse un perrier assez difficile. Ensuite, dans la foret, le chemin est a peine visible et ca glisse de partout. Enfin, le marquage du chemin est mal fait alors on se perd. A ce rythme, on ne sera pas à l’épicerie avant midi. Alors, sur la toute fin, je laisse mon sac à Nico et je cours jusqu’au village. Là, j’apprends que l’épicerie ferme à 11h ! Nonnnn !!! Nous sommes donc « condamnés » au resto jusqu’a lundi matin et nous devons rester à Radmer pour manger au resto ce soir. On pense à Séverine qui mange également au resto pour son anni !

Cette après-midi, comme il fait chaud, Nico propose d’aller se baigner dans le torrent. Au moins, on sera propre. Je vous rassure tout de suite : L’eau est TRES froide, mais au soleil on se réchauffe vite.

Etape 107 : Radmer – Eisenerz

Dimanche 23 septembre 2007 – Solenne

Après un bon petit dej à l’auberge, nous partons dans la foret, vers Radmerhals. A la montée, on a une visibilité limitée à cause des sapins, mais à la descente, nous admirons inlassablement les arbres aux couleurs d’automne. Nous devons encore manger au resto ce midi. Nico essaye les Steirerkasnock’n : des petites spätzle avec un fromage fort fondu dessus : délicieux ! Heureusement qu’il y a des alpages-restos un peu partout dans la montagne.

Depuis 4 jours, le temps est splendide et les couleurs des arbres ont l’air d’avoir atteint leur appogée.

Etape 108 : Eisenerz – Tragöß Oberort

Lundi 24 septembre 2007 – Solenne

Frauenmauerhöhle : La Grotte du Mur des Dames.

La journée ne commence pas terrible avec un assez long passage sur la route. Mais bientot, nous montons dans la foret et c’est très beau. Nous devons changer notre itinéraire car il est indiqué que des arbres sont tombés sur le chemin. Ce n’est pas un problème. Nous suivons les marques au couleur du drapeau autrichien (rouge, blanc, rouge). A notre grande surprise, elles nous conduisent à l’entrée d’une grotte. On se doute bien que ce ne doit pas etre le chemin normal, mais le sol est tout patiné car il y a eu beaucoup de passages. Alors, on décide d’y aller aussi !

On se prépare : Vestes gore-tex, lampe frontale, briquet au cas où la lampe s’éteigne, bonnet au cas où il y aurait des chauves-souris. Let’s go !

Il fait hyper noir et on n’a qu’une petite lampe pour deux. On ne voit pas grand chose. Le tunnel semble plus long que prévu. On se dit qu’on marche 30 min et ensuite, s’il n’y a toujours rien, on fait demi-tour. Nous sommes dans un tunnel naturel. Le plafond est très haut et en pointe, comme une fente dans la roche. Nous arivons devant un bloc de roches, visiblement éboulé. Nico monte dessus pour aller voir, en attendant, je suis en bas, dans le noir intégral. Ca fait froid dans le dos ! « Nico, parle moi ! » « Il y a un escalier au fond. Il faut passer dans la goulotte à droite. » En effet, le passage est large de 30cm entre deux murs inclinés, avec de l’eau au sol. Ca commence à ressembler à Indiana Jones, A la recherche de l’arche perdue ! Il faut enlever les sacs et passer de profil.

Plus loin, on voit des couronnes mortuaires accrochés dans la paroi. Bonjour l’ambiance… Ca fait 24 min qu’on est là-dedans. Nico veut aller jusqu’à 30 min comme prévu. Allez, courage ! Le chemin monte dans une sorte de cheminée assez large. Je glisse parfois. Je m’attends à tout moment à ce qu’une herse pleines de piques me tombe dessus comme dans Indiana Jones.

Et soudaint : « Nico, là-haut, on voit une lueur !!! » Effectivement, à la 29e minute, on apercoit faiblement la lumière du jour. On ressort de l’autre coté de la montagne. On ne sait meme pas où on est. Heureusement, il y a des gens et on est bien sur le chemin vers Tragöß. Indiana Jones a gagner, on peut lancer le générique de fin : Ta tala ta tata ta, ta talata tatata ta ta !!!

Repos : Tragöß Großdorf

Mardi 25 septembre 2007 – Nicolas

Il n’y a vraiment rien à faire dans ce minuscule village ! On passe notre après-midi dans la salle du camping et près du lac : pédalo, tennis de plage, sudoku… Notre parcours est au point jusqu’à Vienne.

Etape 109 : Tragöß Oberort – Folz, Thörl

Mercredi 26 septembre 2007 – Solenne

Journée couverte, R.A.S. sauf que Nico joue à cache-cache avec les écureuils. J’en profite pour parler des coupes à blanc.

En Autriche, nous avons constaté qu’à de nombreux endroits, dans la foret, les arbres sont tous coupés. Ce sont des coupes à blanc. Ce ne sont pas des zones très larges, environ 50 à 100m, mais elles sont assez fréquentes. Dans ces endroits, plus rien ne retient l’eau quand il pleut. Donc elle coule, forme des torrents, ravine complètement la terre et nous empeche de passer. Cela favorise aussi les coulées de boue. De plus, cela ne retient pas la neige en hiver et ne coupe plus le vent. Par ailleurs cela forme un véritable trou dans l’habitat des animaux de la foret.

Toutefois, à la décharge des autrichiens, nous avons observé qu’ils replantent beaucoup. Sont-ce les memes espèces que celles coupées ? Est-ce une technique de gestion de la foret ? Nous n’en savons rien. Mais dans les trois autres pays que nous avons traversés lors de la transalpine, à savoir la France, la Suisse et l’Italie, nous n’avons pas constaté de telles coupes.