Il Ticino

Nous quittons le Valais pour traverser le canton du Tessin (Ticino en italien).

Etape 42 : Rosswald (Brig) – Binn

Mardi 3 juillet 2007 – Solenne

Ce matin, on assure à donf’. On prend le bus à l’heure et on enchaine sans pauve avec le télécabine pour remonter de Brig à Rosswald. Ca monte raide sur une piste de 4×4. On arrive assez vite au Saflischpass qui est un col très large. A la descente, on perd le chemin puis on le retrouve vers Chelliwald.

On arrive à Binn en début d’après-midi. Suprise, il y a un excellent accés internet. On peut mettre nos photos en ligne. On récupère aussi nos cartes à la poste. Au moment de repartir, il se met à pleuvoir. Les feuerstellen sont toutes mouillées évidemment et partout il est écrit « camping verboten ». Finalement, on trouve un chouette camping avec une petite cabane pour s’abriter, et un grill. La dame du camping nous donne même du bois et une grille pour mettre nos saucisses dessus ! On passe une bonne soirée, on prend une douche chaude et le lendemain, il y a même une boulangerie.

Etape 43 : Binn – Lago di Devero

Mercredi 4 juillet 2007 – Solenne

Après un super petit dej, on se met en route. Le temps est très instable, mais on est sûr que ça va s’ensoleiller. Au lac Mässersee, on fait une pause au soleil. On est pas reparti depuis 10 minutes que Vlam ! on se prend une averse de neige. On monte dans un pierrier sous la neige, avec des rafales de vents inimaginables. Ca s’arrête aussi soudainement que ça a commencé.

On mange au lac Geisspfadsee avec un beau soleil en étant bien abrité du vent. Pour repartir, on décide ce prendre un petit raccourci. On monte directement vers le col Grampielpass. Ca nous évite de faire un grand détour par le village d’Alpe Devero comme préconisé par la Via Alpina. Mais ce chemin n’est pas marqué sur notre carte. Nico l’a juste remarqué sur des cartes locales.

Finalement la montée est hyper facile. La descente est dans un long pierrier. On gagne beaucoup de temps et on ne perd rien de la superbe vue sur le lago di Devero. En passant ce col, on se retrouve encore une fois en Italie. On est sous la tente dès 17 heures car il recommence encore à neiger. Il fait 7°C.

Etape 44 : Lago di Devero – Cascata del Toce

Jeudi 5 juillet 2007 – Nicolas

La nuit a été froide. Il n’a pas arrêté de neiger et à 6h30, il fait 2° dans la tente. On prend le thé bien au chaud dans nos duvets puis nous partons vers le col Scotta Miroia. Il y a un vent à décorner les boeufs. La neige continue de tomber en nous fouettant le visage. Quand, après une heure, on s’abrite dans une étable, j’ai les mains complètement gelées et ça prend bien 20 min avant que ça ne dégèle avec l’aide de Soso. Cette fois, je repars avec les mains enveloppées dans des chaussettes et je les mets dans mes poches plutôt que de tenir mes batons avec mes petits gants.

Le col est à 2600 m et en arrivant, le vent et le froid nous gèle encore un peu plus. Au Québec, on dirait qu’il fait -5 et -20° avec le refoidissement éolien. Je vais chercher de l’eau en cassant la glace de la source pour faire du thé dans le bivouac opportunément placé au col. Malheureusement, il fait 3° dans le bivouac et nous devons vite repartir.

Nous mangeons dans raviolis bien chaud au Rifugio Margaroli. Ce soir, nous devons retrouver papa et Brigitte qui sont en vacances dans le coin et qui nous apportent 3 jours de nourritures. C’est vraiment cool et on les remercie beaucoup car il n’y a aucun village pendant 3 jours.

Etape 45 : Cascata del Toce – Après Arzo, avant Robiei

Vendredi 6 juillet 2007 – Solenne

Aujourd’hui, nous sommes montés et descendus (col Btta. dela Valle Maggia) comme d’habitude, mais nous avons assisté à quelque chose d’extra-ordinaire : la parade nuptiale et l’accouplement de bouquetins !

A la pause, on entend comme un bruit de pierres qui tombent. On regarde de ce côté, et en fait, ce bruit vient du choc des cornes deux bouquetins qui se battent à 50 m de nous. Superbe ! Ils se cabrent, se donnent des coups de cornes, se poussent, etc.

Au bout d’un moment, l’un des bouquetin semble prendre le dessus. L’autre est obligé de descendre un peu. Le vainqueur empêche son adversaire de remonter. Celui-ci finit par s’éloigner. Une femelle approche alors. Le bouquetin vainqueur va la voir. Ils se frottent un peu l’un à l’autre. Ils se donnent des petits coups de cornes mais rien à voir avec tout à l’heure. On voit bien que ce n’est pas dans le même but…

Ils se frottent encore. Le mâle essaye d’attraper la femelle, mais elle se sauve. Il insiste encore un peu et finit par mettre une patte sur son dos. On dirait qu’il la caresse. Ils se frottent encore un peu puis elle se laisse faire. Le mâle la chevauche par 3 fois. Puis, fatigué, ce monsieur ce couche dans l’herbe. La dame rejoint le reste du troupeau, 20 m plus bas.

Nico et moi descendons aussi. Nous trouvons entre 6 et 8 bouquetins qui se livrent au mêmes activités que les 2 autres, mais plus brutalement et un peu n’importe comment ! La nature est parfois suprenante…

Etape 46 : Après Arzo, avant Robiei – San Antonio

Samedi 7 juillet 2007 – Solenne

Hier soir, on a campé au-dessus du lac Robiei, alors on commence la journée en descendant. Puis on monte vers le lac Nero. Très vite, on se rend compte qu’on va mettre plus de temps que prévu. Tant pis, on n’est pas pressé.

La montée dans le pierrier est assez dure, mais on a des vues superbes sur les lacs du Tessin. On va manger derrière le col Btta. del lago di Nero, à côté d’un autre lac. Il est petit et peu profond, donc un peu plus chaud (11°C). On en profite pour se baigner, ça rafraichit. Ensuite, on commence une très très longue descente. Là aussi, on met plus de temps que prévu. Heureusement, il fait beau et pas trop chaud. On voit encore plein de lacs. On croise des vaches et des chèvres. On passe même dans un très long tunnel tout noir.

A 18h20, on arrive San Antonio oú il y un resto. On y mange ce soir car on a décidé d’aller à Sonogno en 2 jours au lieu d’un parce qu’on a pas assez avancé aujourd’hui et qu’on est crevé.

Etape 47 : San Antonio – Alpe Pertüs

Dimanche 8 juillet 2007 – Solenne

Ce matin, on traverse un bois oú il y a pleins de fruits des bois. Surtout des framboises, mais aussi des fraises et des mûres. Mmmm ! La cueillette est bonne. Puis nous arrivons à Sornico-Prato, surnommé Prato-Séverine car Sornico, c’est comme « sœur de Nico ». C’est un très joli village. Ensuite, nous commençons l’ascension du col de Ridorta. On s’arrête rapidement car aujourd’hui, c’est une petite journée contrairement à hier. Nous nous baignons dans un torrent et nous campons à côté. C’est super rigolo, le torrent fait des bassins comme des baignoires, mieux que dans un SPA ! Mdr !!!

Etape 48 : Alpe Pertüs – Sonogno

Lundi 9 juillet 2007 – Nicolas

A minuit nous sommes réveillés par un éclair terrible, suivi d’un énorme coup de tonnerre. L’orage est à moins de 300 mètres de la tente et il pleut des cordes ! La résistance de notre tente MSR n’est plus à prouver. L’orage s’éloigne et on se rendort.

Evidemment, tout est trempé le matin, mais il ne pleut plus, alors nous montons les pentes raides dans les rochers et l’herbe glissante jusqu’au col Ridorta. La pluie reprend un peu avant le col et nous attaquons une descente très raide. Solenne glisse 2 fois car elle n’est pas encore très à l’aise dans les pierriers mouillés et la boue.

A midi, on monte l’abri pour manger. La pluie semble se calmer quand tout à coup, pendant qu’on boit notre thé, une énorme rafale de grêle s’abat sur la tente-abri. L’orage est tout proche de nous ! Pendant que l’un tient la tente, l’autre ferme son sac en toute hâte. On se déplace sous l’abri, en tortue, pour s’éloigner car nous sommes trop près d’un rocher avec un arbre isolé. Les grêlons, devenus énormes (1 cm de diamètre), nous éclatent les mains qui tiennent l’abri. Ca dure quelques minutes, puis la pluie reprend. On plie vite l’abri pour descendre à toute vitesse vers Sonogno, complètement trempés. Les torrents débordent de partout.

Nous attendons maintenant le bus pour Locarno oú nous allons nous reposer 2 jours.

Repos : Locarno

Mardi 10 et mercredi 11 juillet 2007 – Nicolas

Je dois me trouver une nouvelle paire de chaussures car les miennes sont vraiment mortes ! Solenne vient de découvrir également que ses chaussures presque neuves (elles ont marché seulement 2 mois !) sont trouées ! Va-t-elle en changer maintenant ?